Comment améliorer le niveau de sa trésorerie ? On l’a vu dans l’article précédent, la trésorerie d’une entreprise est la différence entre le fonds de roulement et le besoin en fonds de roulement. Pour améliorer sa trésorerie, il faut donc agir sur l’une ou l’autre de ces composantes, ou les deux.

1- Action sur le fonds de roulement:

Facile à dire. Il suffit de conserver les résultats – à la condition qu’ils soient positifs -, cette action a pour but d’augmenter les fonds propres et donc le fonds de roulement. Une augmentation de capital par apport d’argent frais est également de nature à consolider les capitaux propres de l’entreprise. Un apport en compte courant pourra avoir le même effet à la condition que son caractère durable soit constaté dans le bilan de l’entreprise (à plus d’un an). Une cession d’actifs non exploités par l’entreprise (c’est rare) ou bien plutôt une opération de lease back (vente d’un bien à une société financière auprès de laquelle on reloue ce bien) constitue une amélioration du fonds de roulement, cette fois par une action sur l’actif immobilisé.

Facile à faire: Financer de façon systématique avec du crédit à moyen terme les investissements de l’entreprise. Cela n’améliorera pas forcément le fonds de roulement, mais surtout cela le préservera et c’est déjà bien.

2- Action sur le besoin en fonds de roulement (BFR)

L’examen attentif du délai de règlement des créances clients, du délai de rotation des stocks et du délai de règlement des fournisseurs constitue un préalable à toute intervention. Le délai de règlement moyen des clients est-il conforme aux normes de la profession ? Comment évolue-t-il ? Idem pour le délai de rotation des stocks et le délai fournisseurs.

Facile à faire: Porter une meilleure attention à son délai de règlement clients. Nous disons facile à faire car c’est une simple organisation à mettre en place. Le fait d’instaurer une relance des règlements tardifs aura forcément un effet bénéfique sur le BFR (moins de délais, donc moins d’encours à financer, donc amélioration de la trésorerie). Le frein le plus souvent constaté est lié à la susceptibilité des clients. Pour autant qu’il s’agisse d’un argument (la prestation est faite, facturée, non contestée, donc rien ne s’oppose à son règlement à bonne date), rien n’empêche de faire la relance avec tact.

L’affacturage est également une solution, car les statistiques démontrent que, pour un client,  la propension à régler à bonne date un financier institutionnel est plus forte que la propension à régler son propre fournisseur. L’inconvénient de l’affacturage est le coût, basé sur le CA cédé, en sus  de l’encours financé. La différence est de taille. On aura l’occasion d’en reparler. Mais pour certaines situations délicates, voire impérieuses, ce peut être une solution.

Concernant le stock, il faut placer le curseur au bon endroit. Trop de stock et poids sur le BFR, pas assez de stock et mévente. Ceci suppose donc une réflexion préalable à l’action de déstockage.

Ceci dit, la gestion du stock, pour les entreprises concernées, est un élément qui peut concourir à la diminution du BFR. On voit parfois dans certaines entreprises du stock qui ne tourne pas, ou pas suffisamment vite. Il faut s’intéresser par priorité à ce stock là, quitte à le vendre à vil prix, mais pas à un prix inférieur à celui d’achat. Il ne faudrait pas que, pour résoudre un problème de trésorerie, on porte atteinte à la rentabilité.

Concernant les fournisseurs, nous dirons simplement qu’il est important de les régler à la date convenue. Certes, les régler avec retard constitue une ressource de trésorerie par la diminution du BFR qu’elle entraine, mais le risque est l’approvisionnement, la notoriété et le crédit au sens étymologique (confiance). N’oubliez pas l’assurance crédit, qui peut sanctionner assez lourdement votre crédit. Il ne faudrait pas que votre fournisseur vous demande – après quelques retards – de régler comptant au motif que son assureur crédit ne l’assure plus. Du coup, le remède serait pire que le mal. Pour les faits plus graves de rejets d’échéance, la sanction de la cotation BDF entraine une perte de crédit non seulement auprès des assureurs crédits mais aussi auprès des banques.

Pour conclure sur ce sujet, on peut dire que tout parait simple quand on reste au niveau des concepts. Nous savons bien que la réalité est souvent différente. Alors, c’est vrai, quand on ne peut agir ni sur le BFR, ni sur le fonds de roulement, pour de bonnes raisons, on peut recourir aux crédits de trésorerie bancaires.

Ce sera l’objet de notre troisième article sur le financement de la trésorerie.