Pour une entreprise, la trésorerie, c’est vital, et, par voie de conséquence c’est mortel. Il importe a minima de la préserver et bien entendu, de la développer. C’est le niveau de trésorerie qui confère à l’entreprise son indépendance vis à vis des tiers et notamment des banques. Nous allons examiner les composantes de la trésorerie et quels sont les facteurs qui influent sur son niveau.

La trésorerie T résulte de la différence entre le fonds de roulement (FDR) et le besoin en fonds de roulement (BFR).

Le Fonds de Roulement (FDR):

C’est l’excédent des capitaux permanents sur l’actif net immobilisé; on entend par capitaux permanents, la somme des fonds propres et des dettes bancaires et financières à plus d’un an, en fait l’ensemble des ressources financières à plus d’un an de l’entreprise; l’actif net immobilisé reprend la somme des actifs incorporels, corporels et financiers, déduction faite des amortissements et provisions.

On considère que non seulement, la totalité de l’actif doit être financée par des ressources longues, mais en outre, que ces ressources financières longues doivent financer une partie de l’actif d’exploitation. Cet excédent, c’est le fonds de roulement.

Le fonds de roulement doit être positif. Pourquoi ? Parce que ce faisant, l’actif d’investissement qui s’amortit sur une durée longue est bien financé par des ressources de même durée. Ceci concourt à l’appellation de « bilan équilibré ». A contrario, un FDR <0 détermine une insuffisance de ressources financières longues pour financer l’actif net immobilisé, lequel est donc financé par des ressources courtes. On dit que le bilan est « déséquilibré ».

Le besoin en fonds de roulement (BFR):

On a vu que la notion de fonds de roulement portait sur les actifs d’investissement et les ressources financières longues. La notion de besoin en fonds de roulement (BFR) porte sur les actifs et passifs d’exploitation. On s’intéresse au cycle d’exploitation.

La plupart des entreprises ont besoin d’un stock pour fonctionner. Le stock, même s’il se renouvelle, entraine un besoin de financement. Il en est de même du délai de règlement que l’entreprise accorde à ses clients. La vente est faite, la facture est envoyée, la marchandise livrée mais le paiement n’arrivera que sous plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Ce délai entraine là encore un besoin de financement. La TVA que l’on a payée sur nos achats, on ne la récupère qu’un mois plus tard. Il arrive aussi que l’on soit amené à verser des acomptes sur nos achats de marchandises.

Le stock, le délai clients, la TVA, les avances faites aux fournisseurs et de manière générale, l’ensemble des créances d’exploitation entrainent des besoins de financement.

Heureusement, l’entreprise dispose de ressources d’exploitation.

D’abord, il y a le crédit qu’elle obtient des fournisseurs. Elle bénéficie également d’un crédit lié au délai de reversement de la TVA collectée (cas général). Elle peut aussi demander des avances à ses clients. L’ensemble de ces éléments constitue bien une ressource de financement du cycle d’exploitation.

le BFR est la différence entre les besoins de financement d’exploitation et les ressources de financement d’exploitation.

La trésorerie

La trésorerie, ou plus exactement le besoin de trésorerie, c’est la différence entre le BFR et le FDR. Un besoin de trésorerie positif entraine une trésorerie négative, et inversement.

On voit bien que les facteurs qui influent sur le niveau de trésorerie sont directement liés aux composantes du FDR et du BFR. Nous les étudierons dans un prochain article.